Un petit tour et puis s’en va ! Arrivé en début de saison 2023 avec une ambition débordante et des objectifs relevés, l’histoire entre M-Sport et Tänak se termine déjà en cette fin d’année. Pourtant victorieux à deux reprises avec la Ford Puma Rally1 en Suède et au Chili dernièrement, Tanak va quitter l’équipe britannique.
Perturbé plusieurs fois par des soucis mécaniques qui lui ont coûté cher au championnat, l’Estonien a donc décidé de changer de crémerie pour retrouver la formation Hyundai Motorsport où il a déjà passé trois saisons de 2020 à 2022 après son titre de Champion du Monde WRC acquis chez Toyota en 2019.
Tänak retrouvera donc Neuville (dont son contrat inclut 2024) mais avec un staff complètement différent de celui qu’il a connu avec notamment Cyril Abiteboul en chef d’équipe et FX Demaison le directeur technique.
News Rallyes
18 spéciales au Rallye WRC Suède 2024
Les organisateurs de la deuxième manche du championnat du monde des rallyes 2024 ont présenté aujourd’hui le parcours pour février prochain qui comptera dix-huit spéciales et 301,76kms de secteurs chronométrés.
Pour la troisième édition qui se déroulera autour de Umeå du 15 au 18 février, peu de changements ont été opérés avec seulement deux nouvelles spéciales le samedi « Vännäs » et « Bygdsiljum ».
En hommage à Craig Breen décédé en avril dernier lors des essais pour la Croatie, la spéciale de Brattby qu’il avait remporté par deux fois, portera son numéro de course pour cette édition 2024 « #42 Brattby ». Le pilote irlandais Hyundai avait d’ailleurs terminé sur la neige suédoise en deuxième position à seulement 18s7 de Tänak.
Itinéraire complet du Rallye WRC de Suède 2024 à découvrir ► ici.
Parcours du Rallye WRC Monte-Carlo 2024
2024 marquera le grand retour du rallye WRC Monte-Carlo à Gap après trois années d’absence de la capitale des Hautes-Alpes. L’ACM a présenté aujourd’hui le parcours complet de l’épreuve qui se déroulera du 24 au 28 janvier 2024 avec le parc d’assistance qui sera situé au coeur de la plaine des sports de Fontreyne à Gap.
Après un shakedown disputé le mercredi en fin d’après-midi sur les hauteurs de Gap, ce sont ensuite 17 spéciales et 338,62kms au programme que les concurrents vont aborder dès le jeudi jusqu’au dimanche. A noter que la cérémonie de départ ainsi que le podium final se dérouleront comme d’habitude au Casino de Monaco.
► Mercredi
Démarrage de l’épreuve avec le shakedown « Route de la Garde » à Gap à partir de 16h01 (3,35kms).
► Jeudi [46,01kms]
Ouverture officielle du rallye avec la cérémonie depuis le casino de Monaco à 16h52 suivie de deux spéciales dans les départements des Alpes-de-Haute-Provence et des Hautes-Alpes, « Thoard / Saint-Geniez » (SS1 – 20,82 km – 20h35) et « Bayons / Bréziers » (SS2 – 25,19 km – 21h58).
► Vendredi [106,10kms]
En route direction l’est de Gap avec une boucle de trois spéciales à parcourir à deux reprises, « Saint-Léger-les-Mélèzes / La Bâtie-Neuve » (SS3/SS6 – 16,87 km – 09h06/14h53), « Champcella / Saint-Clément-sur-Durance » (SS4/SS7 – 17,87 km – 10h34/16h21) puis enfin « La Bréole / Selonnet » (SS5/SS8 – 18,31 km – 12h02/17h49).
► Samedi [134,86kms]
Les concurrents vont se diriger à l’ouest de Gap pour deux boucles de trois spéciales : « Sigottier / Valdrôme » (SS9/SS12 – 20,89 km – 08h35/14h05), « Les Nonières / Chichilianne » (SS10/SS13 – 20,08 km – 09h53/15h23) et « Pellafol / Agnières-en-Dévoluy » (SS11/SS14 – 26,46 km – 11h06/16h36)
► Dimanche [51,65kms]
La dernière journée sera composée de trois spéciales parcourues une seule fois : « La Bréole / Selonnet » (SS15 – 18,31 km – 07h04), puis « Digne-les-Bains / Chaudon-Norante » (SS16 – 19,04 km – 08h35) et enfin la Power Stage « La Bollène-Vésubie / Col de Turini » (SS17 – 14,30 km – 12h15)
Le parcours complet du Rallye WRC Monte-Carlo 2024 disponible ► ici.
Le calendrier WRC 2024 officiel dévoilé
La FIA et le promoteur ont dévoilé aujourd’hui le tout nouveau calendrier du championnat du monde des rallyes 2024 qui sera composé comme cette saison de treize épreuves sur quatre continents.
Plusieurs nouveautés sont à relever avec le retour de la Pologne dont la dernière édition remonte à 2017 (cette épreuve avait basculé ensuite en ERC jusqu’à cette année) ainsi que l’intégration de la Lettonie annoncée depuis plusieurs mois. Le Kenya est programmé en 2024 à la fin du mois de mars au lieu de juin, et le Mexique ainsi que l’Estonie qui disparaîssent malheureusement du calendrier WRC. Cette nouvelle campagne sera donc composée de huit rallyes sur terre, quatre sur asphalte et un sur la neige.
Calendrier WRC 2024
► Monte-Carlo (24-28 janvier)
► Suède (15-18 février)
► Safari Kenya (27-31 mars)
► Croatie (18-21 avril)
► Portugal (9-12 mai)
► Italie Sardaigne (30 mai – 2 juin)
► Pologne (27-30 juin)
► Lettonie (18-21 juillet)
► Finlande (1-4 août)
► Grèce (5-8 septembre)
► Chili (26-29 septembre)
► Europe Centrale (30 octobre – 3 novembre)
► Japon (21-24 novembre)
La Power Stage supprimée chez les WRC-2
Comme dans la catégorie reine Rally1, le WRC-2 bénéficie aussi de sa spéciale avec des points bonus qui sont récoltés lors du dernier chrono de l’épreuve avec respectivement trois points pour le meilleur temps, deux points pour le deuxième et un point supplémentaire pour le troisième pilote le plus rapide.
En 2024, cette Power Stage pour la catégorie WRC-2 sera supprimée. A noter toutefois que si un WRC-2 se hisse dans le TOP5 (tâche relativement très compliquée face à la dizaine de Rally1 engagées à chaque fois) de la dernière spéciale, il récupérera les points correspondant à sa position dans la Power Stage unique du rallye.
Programme complet WRC-2 pour Joona en 2024
Alors que les programmes 2024 vont commencer à être annoncés dans les prochaines semaines, le pilote finlandais Lauri Joona et sa copilote Janni Hussi viennent d’annoncer les premiers leur campagne pour la saison prochaine.
L’équipage a confirmé ce jeudi participer au championnat complet du WRC-2 2024 en Skoda Fabia Rally2. Champion WRC-3 en 2022 au volant d’une Ford Fiesta Rally3, il a participé cette saison à différentes épreuves en Skoda Fabia Rally2 sur le WRC-2 mais aussi l’ERC ainsi que sur le championnat de Finlande (résultats complets).
Collection Altaya : Vainqueurs de rallye n°1 et 2
En route, en cette fin d’année, pour la nouvelle collection inédite ALTAYA sur les autos de rallyes à l’échelle 1/43ème. On retrouvera plusieurs autos et pilotes qui ont marqué l’histoire du WRC grâce à leurs performances et à travers les époques sous forme de répliques fidèles aux modèles originaux, fabriquées en métal et ABS.
Il est déjà possible de réserver votre abonnement sur le site de Altaya en suivant le lien ci-dessous (sans oublier le code RALLYE143FR. Et si vous faites partie des 1000 premiers à précommander la collection, vous recevrez comme cadeau exclusif la fantastique miniature, à l’échelle 1/18ème, de la Hyundai i20 2020.
Aujourd’hui PLANETEMARCUS vous présente les deux premiers magnifiques numéros de cette toute nouvelle collection : la Toyota Yaris Rally1 de Rovanperä qui a gagné le Rallye WRC de Croatie 2022 ainsi que la Ford Puma Rally1 de Loeb vainqueur du Rallye WRC Monte-Carlo 2022. Les fans de rallye vont apprécier la fidélité des reproductions dès ces premiers numéros. A noter que chaque modèle sera accompagné d’un fascicule et des cadeaux seront envoyés aux abonnés tout au long de la collection.
#1 ► TOYOTA YARIS RALLY1 (Toyota Gazoo Racing) – Kalle Rovanperä / Jonne Halttunen

#2 ► FORD PUMA RALLY1 (Team M-Sport) – Sébastien Loeb / Isabelle Galmiche

Marcus et Timo les champions de l’an 2000 !
Dimanche 26 Novembre 2000 ! Après une campagne de quatorze pays visités à toute vitesse et pas moins de 6000kms de spéciales, Marcus Grönholm, accompagné de son fidèle copilote beau-frère Timo Rautiainen, sort de la 206WRC au milieu du parc national de Margam en Grande-Bretagne : ils sont champions du monde des rallyes !
Le coup de génie de Jean-Pierre Nicolas
L’histoire commence en Décembre 1997 quand, après avoir triomphé avec la 205T16 par le passé, Peugeot décide de revenir sur le championnat du monde des rallyes à partir de 1999 en visant une première saison complète en 2000. Sous la houlette de Corrado Provera (Directeur Sportif), Jean-Pierre Nicolas (Responsable compétition rallye Peugeot Sport), Michel Nandan (Chef de projet 206WRC), FX Demaison (Ingénieur) entre autres, Peugeot Sport démarre le développement de la nouvelle lionne au printemps 98 : la 206 WRC.
Jean-Pierre Nicolas prendra une décision importante en 1998 quand il décide de recruter un jeune pilote finlandais, Marcus Grönholm, quintuple champion de rallye dans son pays (1991-1994-1996-1997-1998) pour évoluer aux côtés de Gilles Panizzi et François Delecour. Il ira lui-même le chercher en Finlande pour le convaincre de piloter la Peugeot 206WRC en mondial. L’histoire est en route et la suite on la connaît : pari réussi ! Succès total !

Monte Carlo : la panne
Motivée par l’expérience acquise en 1999 sur quelques rallyes et conscient du potentiel à venir, l’équipe Peugeot Sport se présente en grandes pompes au premier rendez-vous de la saison au Monte Carlo avec trois exemplaires de la Peugeot 206WRC. Malheureusement pas le moindre kilomètre ne sera effectué avec un échec retentissant puisque les trois autos ne vont pas démarrer dès le premier matin du rallye : c’est un triple abandon !
La première mondiale en Suède
Après le raté monégasque, Peugeot Sport ressert les boulons et l’osmose prend forme avec Marcus Grönholm qui s’offre sa toute première victoire mondiale et ouvre le palmarès de victoire de la 206WRC. Une récompense pour toute l’équipe après le travail accompli depuis plusieurs mois.

La montée en puissance vers le titre !
Lancé à pleine vitesse à travers les plaines de Nouvelle-Zélande, l’équipage finlandais décroche une deuxième victoire avec la 206WRC puis une troisième un mois plus tard à domicile au coeur de l’été en Finlande qui répresente une étape importante pour Marcus prophète en son pays, le déclic ?

Le goudron ne va pas non plus résister à la 206WRC puisque les batailles en Corse et au San Remo entre Panizzi et Delecour verront triompher par deux fois la bombinette de chez Peugeot Sport.
Marcus Grönholm reprend ensuite la main en Australie où il gagne à nouveau et surtout offre à Peugeot Sport le titre de champion constructeur pour la première année en compétition de la 206WRC.
Une quinzaine de jours plus tard en Grande-Bretagne, la fête sera encore plus belle pour Marcus Grönholm qui, malgré la victoire de Richard Burns, termine la saison avec une deuxième place et avec le titre de champion du monde pilote dans la poche ! Première saison complète, première victoire en mondial (quatre au total) et premier titre WRC. L’histoire est un éternel recommencement puisque deux ans plus tard au terme de la saison WRC 2002, Marcus double la mise en devenant double champion du monde WRC toujours au volant de la 206WRC.
Aujourd’hui 26 Novembre 2020, j’ai décidé en tant que grand fan de Marcus Grönholm et Timo Rautiainen depuis leurs débuts, de marquer le coup et de fêter avec les internautes les 20 ans du premier titre de champion du monde WRC. J’ai donc contacté Marcus et Timo pour une série de questions afin de se remémorer la saison 2000, mais aussi Jean-Pierre Nicolas qui a eu la fabuleuse idée de recruter ce pilote finlandais pour l’amener vers deux titres de champion WRC ainsi que FX Demaison qu’on ne présente plus et qui a participé activement à la réussite du package auto-pilote en tant qu’ingénieur. Vous retrouverez ci-dessous les interviews de chacuns. Un grand merci également au journaliste Vincent Renvoizé pour son aide précieuse tout au long de ce projet.
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Bonjour Marcus et Timo ! Vingt ans se sont écoulés depuis le 26 Novembre 2000 mais nous n’avons pas oublié, je n’ai pas oublié ce premier titre WRC acquis au volant de la Peugeot 206WRC. Après avoir suivi votre carrière depuis le début jusqu’à aujourd’hui, m’être rendu sur vos essais, sur vos rallyes, avoir vibré lors de vos passages sur les spéciales, vécu de supers moments conviviaux à chacunes de nos rencontres je tenais à vous rendre hommage par cet article pour fêter votre premier titre de Champion WRC 2000. L’aventure planetemarcus qui a démarré en 2003 sur internet perdure et encore une fois vous répondez présent en ce jour important pour vous deux pour répondre à quelques questions pour mon article. Merci Marcus ! Merci Timo ! Comme le slogan du rallye de Finlande le disait more than a rally, moi je dirais à mon tour more than a driver and a codriver !
MARCUS ► Comment l’aventure Peugeot Sport a démarré pour toi ? Jean-Pierre Nicolas t’a recruté comment s’est passé les premiers contacts avec lui ?
– C’était au Rallye de Finlande 1998. Jean Pierre et Xavier (Carlotti) étaient venus suivre le rallye et prendre quelques contacts sur place. Jean-Pierre s’est approché à un point stop près de l’auto le vendredi soir et alors que la fenêtre de la portière était ouverte, il m’a lancé un « il faut qu’on discute ! ». Le soir même, nous avons convenu d’un rendez-vous à l’hôtel où il m’a expliqué le projet Peugeot Sport en préparation avec une nouvelle auto avec l’ambition que je sois l’un des pilotes ! Après ce rallye j’ai eu des offres de plusieurs équipes mais ma décision s’est tournée vers Peugeot Sport. Pas un mauvais choix !
TIMO ► Quand Marcus t’a annoncé, on va rejoindre Peugeot Sport pour rouler en mondial une saison complète ! Quelle a été ta réaction ?
– Les semaines qui ont suivi le rallye de Finlande en 1998 ont été très spéciales pour nous. Plusieurs équipes avaient contacté Marcus pour un contrat. J’étais heureux car notre rêve devenait réalité. Aussi notre première saison en 1999 a été bornée à quelques rallyes et le plan en 2000 n’était pas une saison complète à l’origine.
MARCUS ► Rejoindre une équipe 100% française avec un staff français, des mécanos français, des ingénieurs français et même des coéquipiers français (Panizzi-Delecour) comment s’est déroulée l’intégration ? Pas de doute ?
– On a été très bien accueillis. Évidemment, il y avait la barrière de la langue au début, mais tous les ingénieurs parlaient couramment l’anglais et la plupart des mécaniciens aussi. On s’entendait bien avec François, Daniel, Gilles et Hervé.
TIMO ► Rejoindre une équipe 100% française avec un staff français, des mécanos français, des ingénieurs français et même des coéquipiers français (Panizzi-Delecour) comment s’est déroulée l’intégration ? Pas de doute ?
– Non, aucun doute. J’ai même commencé à prendre des leçons de français ! Malheureusement, je n’ai pas continué assez longtemps pour apprendre la langue. D’un autre côté, ce n’était pas nécessaire non plus, puisque tous les échanges se faisaient en anglais, seule la communication radio pendant le rallye était principalement en français, donc j’ai rapidement appris les nombres et les temps en français!
MARCUS ► La 206 WRC ! Quelle auto ? L’osmose parfaite malgré ton grand gabarit dans cette petite auto facile à dompter ?
– Il s’agissait de la première « nouvelle spécification » du WRC, fabriquée dès le départ avec toutes les exigences et possibilités permises par les nouvelles règles de la FIA. Même si c’était une petite auto, j’ai réussi à trouver une très bonne position de conduite. Seulement la hauteur était un petit problème, j’avais l’impression que mon casque touchait tout le temps le toit.
TIMO ► Quels étaient tes interlocuteurs chez Peugeot ? Uniquement FX Demaison ?
– Il y avait plusieurs personnes chez Peugeot Sport avec qui je gardais tout le temps un contact étroit dans plusieurs domaines comme l’administration, la logistique pour la planification de voyages pour les tests et les rallyes. Pendant les rallyes, les principaux contacts étaient évidemment nos mécaniciens, nos ingénieurs et la direction de l’équipe. Et nos coéquipiers, bien sûr!
MARCUS ► Ton ingénieur FX. Un lien si particulier pour que tu acceptes de revenir il y a quelques années pour tester la VW Polo WRC 2017 ?
– FX a été nommé ingénieur de course lors de notre premier rallye avec la 206WRC en 1999 lors du rallye de Grèce. C’était sa première expérience en rallye. Nous avons eu une relation exceptionnelle dès le début et il a rapidement compris tout ce dont nous avions besoin pour peaufiner la voiture à mon goût. En effet, nous avons gardé le contact depuis mon retrait de la compétition mondiale en 2007.
TIMO ► En tant que copilote quel a été ton ressenti à bord de la Polo WRC 2017 lors des essais, gros changement par rapport à la génération que tu as connu ?
– Oui, énorme. Non seulement le moteur plus puissant, mais aussi l’aérodynamisme et la suspension. Des sensations incroyables, rapide dans les virages et les sauts.
MARCUS ► La toute première victoire en mondial en Suède ? Tout un symbole – la plus belle des 30 victoires acquises en WRC ?
– La première victoire est toujours un super souvenir, et ce fut aussi la première victoire pour notre équipe avec la 206WRC. Mais ma première victoire en Finlande six mois plus tard était aussi importante pour moi !
TIMO ► Si tu devais choisir la plus belle victoire des 30 ?
– Difficile de choisir entre la Suède et la Finlande durant la saison 2000. Egalement une belle victoire mémorable en 2007 au Rallye de Nouvelle-Zélande avec la Ford Focus WRC face à Sébastien Loeb remportée de trois dixièmes !
MARCUS ► Première année en mondiale, première victoire et premier Titre ! Une année parfaite – que représente ce premier titre mondial pour toi ?
– Le plan en 2000 n’était pas une saison complète, Jean-Pierre avait prévu seulement le Monte Carlo puis les rallyes sur terre. Après la victoire en Suède (dès le dimanche soir) nous avons commencé à discuter avec Corrado Provera et Jean-Pierre, pour piloter toute la saison. Ce premier titre est bien sûr très important pour moi pour des raisons évidentes vu le niveau de la compétition de l’époque où le WRC a vu six vainqueurs différents.
TIMO ► A l’arrivée de la dernière spéciale du championnat 2000 tu es champion avec Marcus, te rappelles-tu des premiers mots que tu as dit à Marcus ?
– Non, mais probablement en criant et en jurant ! J’ai dû vérifier sur Youtube (rires), je peux m’entendre dire « Jumalauta! » qui est un juron finlandais.

MARCUS ► Si quelque chose était à refaire en WRC, que ferais-tu ? Ne pas partir si tôt fin 2007 ?
– Oui, c’est une possibilité. Il est certain que j’avais encore la vitesse pour continuer et de me battre pour des victoires. Mais d’un autre côté, j’ai toujours voulu m’arrêter quand j’étais encore capable de gagner des rallyes. Peut-être qu’une autre saison aurait pu être possible.
TIMO ► Ton plus beau moment en WRC ?
– Tellement de bons souvenirs ! Mais si je devais en garder un seul, ce serait peut-être le premier titre.
MARCUS ► Le Dakar ? J’ai toujours oublié de te poser cette question à nos multiples rencontres, n’as-tu jamais été tenté de faire ce rally-raid comme par exemple Ari Vatanen l’a fait par le passé ?
– Non ! Je n’ai jamais été intéressé par le Rally-Raid.
TIMO ► Toujours impliqué dans le monde du WRC, tu es maintenant vice-président de la commission WRC, peux-tu nous résumer ta mission ?
– Depuis 2011, je suis Steward des rallyes WRC, d’abord en tant que second Steward désigné par la FIA, puis depuis 2015 en tant que Président des Stewards. Au cours des deux dernières années, j’ai été le délégué sportif de la FIA sur certains rallyes.
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Bonjour Jean Pierre Nicolas ! Pilier de la réussite de Peugeot Sport durant les années 2000 entre autres, PLANETEMARCUS vous remercie de votre gentillesse d’avoir accepté de revenir en quelques questions sur la saison WRC 2000 qui a vu le sacre de vos protégés Marcus Grönholm et Timo Rautiainen champion du monde à bord de la Peugeot 206WRC.
Engagé sur la Formule 1 en tant que motoriste et en championnat de France des rallyes comment avez-vous convaincu la direction Peugeot de se lancer sur un programme WRC ?
– Les résultats en F1 n’étaient pas au niveau attendu, sauf notre première année avec Mac Laren où nous avions fait huit podiums, ce qui était très encourageant pour une première participation en F1. Les années suivantes avec Jordan puis Prost GP ne furent pas brillantes, alors qu’au niveau compétition clients on remportait deux titres de champion de France avec Gilles Panizzi sur la 306 Maxi. Résultats d’autant plus remarqués que c’était contre les Renault officielles de Ragnotti et Bugalski. Juste ce qu’il fallait pour redonner envie à la Direction Générale de PSA de revenir en WRC.
Le programme 306 Maxi avait un soutien total des directions commerciales France et Europe, de la direction du style, et du réseau des concessionnaires. La direction de Peugeot ne pouvant ignorer le succès et l’engouement pour le rallye, était pratiquement autoconvaincue qu’il fallait aller en WRC.
Corrado Provera, directeur de la Communication de Peugeot, ayant été nommé en même temps directeur de Peugeot Sport en 98, il n’a eu aucun mal pour arracher la décision finale auprès des dirigeants.
A partir de là il m’a demandé de monter l’équipe de A à Z, pilotes, ingénieurs, mécaniciens, logisticiens, etc… C’était le départ de la nouvelle aventure.
Très peu connu dans le monde du rallye, vous allez chercher vous-même Marcus en Finlande. Sur quels critères votre choix s’est-il porté ?
– Pour le championnat, en fonction des terrains, je voulais une équipe de trois pilotes :
► un spécialiste asphalte, nous avions le meilleur avec Gilles Panizzi,
► un pilote polyvalent, très bon partout, nous avions un des meilleurs possibles avec François Delecour,
► un spécialiste terre, et là pour être au niveau de nos concurrents il fallait chasser à l’étranger un gars capable de sortir des temps au RAC, en Suède, en Finlande, en Nouvelle-Zélande. J’avais prévu de partir suivre en observateur le rallye de Finlande 1998 en compagnie de Michel Lizin, le spécialiste WRC chez Auto Hebdo. J’avais en main quelques CV de pilotes mais celui de Marcus, plusieurs fois Champion de Finlande, quelques participations en WRC avec l’usine Toyota, nombreuses sorties de route, était celui pour lequel avec notre Team Manager, Xavier Carlotti, nous avions une forte préférence. N’ayant pas ses coordonnées personnelles, Michel Lizin m’a servi d’intermédiaire et rendez-vous a été pris au Scandic Hôtel à Jyvaskyla.
Premier contact avec Marcus ? Dites-nous comment cela s’est passé ? A l’occasion de quel rallye ?
– C’était donc à Jyvaskyla, ville de base du rallye de Finlande, en Aout 1998, à l’Hôtel Scandic, où était descendu l’équipe Toyota. Marcus m’attendait dans sa chambre. Il était venu sur le rallye avec toute sa famille. Il y avait Teresa et tous ses enfants, ça courrait dans tous les sens. Inattendu, mais tellement simple et sympa, que j’étais emballé par cette ambiance.
On trouve un coin pour s’asseoir, parler du projet Peugeot, de la voiture, de l’équipe technique en cours de formation, du programme. Le courant passe entre nous et je sens la confiance réciproque. On se met d’accord sur les conditions de notre collaboration. Je n’avais pas de contrat à lui faire signer, étant juste venu en observateur pour plusieurs pilotes.
L’entrevue ayant été très positive, le contact très franc, on s’est serré la main en guise d’accord et on s’est quitté là-dessus. Marcus avait tapé dans ma main, et c’était l’essentiel.
Et après ce rallye il avait une proposition de Ford, Malcolm Wilson, mais Marcus a respecté son accord moral avec moi, avec Peugeot. C’est pas seulement un grand pilote, c’est un grand MONSIEUR qui respecte ses engagements.

A votre époque de pilotes, les places du WRC étaient souvent trustées par les pilotes scandinaves, n’avez-vous pas eu de crainte à reproduire le même schéma ?
– Non, quand on dirige une équipe de course d’un grand constructeur mondial comme Peugeot, on doit faire les meilleurs choix pour gagner, la nationalité des pilotes importe peu. Nous avions déjà deux français (Delecour/Panizzi) capables de remporter des victoires. Marcus a dès 1999 et ses premières participations pris le dessus, devenant rapidement l’homme à battre en WRC, ce qui était le plus important.
Une anecdote avec Marcus ? Votre plus beau souvenir avec lui ? Un regret ?
– Bien sûr sa première victoire avec nous, la Suède 2000, mais aussi chaque victoire était un tel bonheur. Je crois que le meilleur de Marcus c’est surtout sa capacité à rassembler autour de lui.
Il est vite devenu le chouchou des mécanos par ses performances, mais aussi par sa gentillesse et son professionnalisme. Pour Marcus les gars étaient prêts à déplacer des montagnes. L’émouvant dans tout ça c’est la communion qui existait entre le couple Marcus/Timo et toute l’équipe Peugeot Sport.
Mon grand regret c’est que nous n’ayons pas été en mesure de lui donner une 307CC WRC au niveau qui lui aurait permis de conquérir encore deux ou trois titres.
Quelle question voudriez-vous poser à Marcus puis à Timo ?
– Je n’ai pas de question particulière : je veux simplement leur dire qu’ils font partie de mes meilleurs souvenirs dans ma longue carrière de pilote ou de dirigeant en sport automobile, et que nous (le nous représente toute l’équipe Peugeot) avons eu beaucoup de chances de pouvoir collaborer avec eux.
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Bonjour FX ! Nous voilà vingt ans après le premier sacre de Marcus Grönholm et Timo Rautiainen sur le WRC à bord de la Peugeot 206WRC. La bombinette de chez Peugeot Sport qui a marqué l’histoire du sport auto et où vous avez joué un rôle déterminant en tant qu’ingénieur du pilote finlandais. Pour fêter ce sacre, PLANETEMARCUS vous a convié à répondre à quelques questions que vous acceptez avec gentillesse.
Pouvez-vous nous raconter votre arrivée en quelques mots au sein de l’aventure PEUGEOT SPORT dans les années 2000 ? Nommé ingénieur d’un pilote scandinave peu connu, un nouveau challenge à relever ?
– Après mes débuts chez Peugeot Sport au département moteur F1 j’étais passé dans l’équipe Tourisme en tant qu’ingénieur de piste. Au début 2000 toute l’équipe Super Tourisme est passée au WRC et parlant anglais je me suis retrouvé avec le seul pilote étranger de l’équipe ! Le plus gros challenge pour moi alors aura été la découverte du rallye à ce niveau. Mais bon l’équipe entière à part Michel Nandan n’avait que très peu d’expérience à ce niveau donc on a tous progressé ensemble.
Comment s’est déroulé la prise de confiance entre vous et Marcus ? Un lien de complicité doit forcément s’établir entre le pilote et son ingénieur pour une réussite totale ?
– J’ai fait la Corse 99 avec François et puis j’ai enchaîné avec Marcus en Grèce. Découverte de la terre et du WRC, Marcus était en tête après la première spéciale à Athènes mais a dû abandonner ensuite, pas le meilleur départ pour créer une relation mais ensuite on a passé des semaines en essais en Finlande ce qui m’a permis de lier des liens avec Marcus et Timo en buvant quelques bières ensemble.
Comment l’avez-vous aidé à s’intégrer dans une équipe 100% française ? Une phrase magique pour le mettre confiance, le pousser ou le freiner ?
– Très vite avec sa gentillesse en-dehors et dans la voiture il a créé des liens étroits avec tous les membres de l’équipe, sa simplicité dans les rapports humains a aussi beaucoup aidé à son intégration. Ensuite, très vite, il a fait des temps avec la 206WRC en plus de quelques sorties de route qui ont construit sa légende !
A quel moment vous comprenez que vous détenez un champion en puissance ?
– Pour moi le déclic est venu en Nouvelle-Zélande 2000, il a battu Tommi Mäkinen et Richard Burns et s’est placé idéalement dans la bagarre pour le titre. C’était son second succès après la Suède où pour tous les observateurs sa victoire était possible par contre en Nouvelle Zélande il a impressionné tout le monde.
Une belle relation et un beau souvenir puisque VW via votre appui a sorti Marcus de sa retraite pour tester la nouvelle Polo WRC 2017 pour plusieurs essais de développement. Pourquoi avoir pensé à Marcus ?
– Tout simplement car hormis notre amitié, Marcus avec ses années d’expérience sait ce dont vous avez besoin pour gagner des rallyes et surtout des championnats et non pas seulement régler la voiture pour les vingt virages de la base d’essai. Son feedback a été très important pour donner les bonnes directions à notre équipe d’ingénieurs.
La première victoire en suède 2000 : la délivrance, la récompense du travail. Comment a-t-elle été vécue de votre position ?
– Cela a surtout été la délivrance après l’affront du Monte Carlo et les trois voitures arrêtées à Gap !
Le plus beau souvenir durant 2000 ?
– Le podium en Grande-Bretagne avec la seconde place synonyme de titre pilote après le titre constructeur obtenu en Australie. C’était enfin la reconnaissance de l’énorme effort de toute l’équipe.
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La Peugeot 206WRC était née pour gagner ! Marcus, Timo, Jean-Pierre, FX et tous les membres de l’équipe Peugeot Sport vous l’avez fait et vous avez marqué à tout jamais les esprits de tous les fans de rallyes automobiles. BRAVO et MERCI !
Jérémie.