Les paris les plus fous entrés dans l’histoire du football


Si parier sur le champion d’une compétition majeure peut garder un air relativement plausible, d’autres mises appartiennent clairement à une autre catégorie. Certains amoureux du ballon rond ne se contentent pas de prévoir un vainqueur ou un score. Ils élaborent des combinaisons complexes, pariant simultanément sur des dizaines de matches, des buteurs improbables, ou des circonstances de jeu rares. C
es « accumulateurs », comme on les appelle dans le jargon, n’ont rien de banal. Et parfois, ils offrent des résultats aussi inattendus que exceptionnels.

C’est dans ce paysage mouvant que l’innovation technologique fait aussi son entrée. Aujourd’hui, le numérique transforme non seulement la manière de consommer le football, mais aussi celle de miser. À ce titre, certains joueurs explorent désormais de nouveaux modes de transaction, et notamment la possibilité de parier en crypto. Un signal fort, révélateur d’un changement de culture dans l’univers des jeux en ligne, où anonymat, rapidité et flexibilité attirent des profils bien différents de ceux du passé.

Mais au-delà des formats, ce sont les exploits de certains parieurs qui continuent de fasciner. Entre intuition géniale et hasard chanceux, retour sur quelques paris qui semblent tout droit sortis d’un roman.

Le pari de la décennie : Leicester champion

L’un des exemples les plus emblématiques de ces paris « impossibles » remonte à la saison 2015-2016 de la Premier League anglaise. Au début de la saison, les bookmakers proposaient une cote vertigineuse de 5000 contre 1 pour voir Leicester City remporter la compétition. Le club venait tout juste d’éviter la relégation l’année précédente et ne comptait dans ses rangs aucun nom du gratin européen.

Et pourtant. Menée par Claudio Ranieri, portée par des joueurs comme Jamie Vardy, Riyad Mahrez et N’Golo Kanté, l’équipe déjoue tous les pronostics contre Manchester City, Arsenal, Tottenham ou Chelsea. Peu de parieurs ont osé miser sur un tel scénario.

Ceux qui l’ont fait, parfois pour quelques livres seulement, ont gagné des montants à six chiffres. Un homme, particulièrement, aurait transformé une mise de 50 livres en une somme de 250 000. Un coup unique, considéré par beaucoup comme le plus gros pari payant de l’histoire du football moderne.

Le flair d’un père belge

Moins médiatisé mais tout aussi impressionnant, un cas singulier a émergé dans le sillage de l’Euro 2000. Un père belge avait décidé, des années en amont, de miser une somme modique sur le fait que son fils, alors âgé de trois ans, disputerait un jour un match avec l’équipe nationale belge. À l’époque, une telle mise semblait totalement irréaliste. Le bookmaker avait accepté la proposition, la considérant plus proche d’une fantaisie paternelle que d’un véritable pari.

Deux décennies plus tard, le garçon, devenu footballeur professionnel, est sélectionné pour représenter la Belgique lors d’un match amical. La mise devient réalité, et le père empoche plusieurs dizaines de milliers d’euros. Au-delà du gain, l’histoire illustre aussi un attachement particulier à la trajectoire personnelle, et une confiance rare placée dans le destin d’un simple enfant.

Les accumulations délirantes

Certains parieurs, au lieu de se concentrer sur un événement phare, misent sur une série de matches avec des prédictions simultanées. Un exemple frappant est celui d’un passionné de football écossais qui, en 2011, parie sur 15 rencontres disputées le même week-end. Pour chaque match, il opte pour un score exact, ce qui multiplie terriblement les probabilités d’erreur. Pourtant, contre toute attente, chaque résultat se révèle exact. La mise initiale, à peine 1 livre sterling, se transforme en gain de plus de 500 000.

Ce type de pari multiplie les risques mais aussi les gains. Son attrait tient à la complexité mêlée à l’adrénaline. Les parieurs qui s’y lancent savent que la moindre erreur, un penalty raté ou un but dans les arrêts de jeu, peut tout faire s’écrouler. Ils parient sur un équilibre précaire, entre folie douce et calcul obsessionnel.

Prédire au-delà du terrain

Il arrive également que certaines mises portent non sur les résultats d’un match, mais sur des éléments plus périphériques, et parfois déroutants. Un homme avait ainsi parié, au début du Mondial 2006, que le footballeur Zinédine Zidane recevrait un carton rouge pendant la compétition. La côte était élevée : le joueur français n’était pas connu pour sa propension aux fautes grossières. Et pourtant, la fameuse finale contre l’Italie, avec le coup de tête sur Marco Materazzi, rendit ce pari gagnant.

Autre exemple tout aussi insolite : lors d’une édition antérieure de la Coupe d’Afrique des Nations, un parieur prédit non seulement le futur vainqueur du tournoi, mais également le score de la finale, le nom du buteur décisif et même la minute approximative à laquelle le but serait inscrit. Résultat : des gains estimés à près de 200 000 euros sur une mise de quelques dizaines.

Ces paris, appelés « spécificités » en jargon technique, séduisent une frange de joueurs qui cherchent à sortir du cadre classique de la victoire ou de la statistique. Ils s’ancrent dans une connaissance approfondie du jeu, mais aussi dans une aptitude à flairer la dramaturgie propre au sport de haut niveau.